(ou comment passer de l’intelligence artificielle à la patience naturelle)
Sept jours. C’est tout ce qu’il aura fallu à Naïma Moutchou pour traverser la moitié du gouvernement : un aller simple de la “Transition numérique” au “ministère des Outre-mer”, alias le placard panoramique avec vue sur cyclone.
Un vrai changement de décor : fini les robots, place aux robinets à sec.
Le ministère, jadis en haut du podium, vient de glisser en 13ᵉ position protocolaire. Autrement dit : tout en bas, près de la trappe.
En France, on parle de “territoires d’avenir”, mais dans le classement, on est juste territoires à rattraper.
À Basse-Terre, Ary Chalus a réagi comme un homme qui vient de voir la pluie tomber sur du linge déjà mouillé :
“Nous prenons acte.”
Traduction libre : bon, on va pas s’énerver, sinon y aura encore un autre dans trois mois.
Il a souhaité “pleine réussite” à la nouvelle ministre — sans oublier de féliciter au passage Manuel Valls, le précédent, qui a traversé les Outre-mer comme un shooting photo : vite, sans comprendre, et sans laisser de trace.
Résultat : pas reconduit. Même Waze n’a pas su où il était parti.
Chalus, lui, réclame “continuité et accélération”. Mais avec des ministres qui défilent plus vite qu’un bus à Jarry, faut déjà espérer qu’elle tienne jusqu’à la saison des mangues.
Naïma, bon courage.
Ici, on ne te demandera pas de coder des IA, juste de brancher l’eau, faire baisser les prix et arrêter les coupures d’électricité avant Noël.
Fòs, ti madanm !
Et si jamais tu tiens plus de six mois… on t’élève une statue à Petit-Bourg.
